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Anti-thèse
22 décembre 2008

Comment suis-je arrivé là (suite)

Je suis arrivé à Zurich capitale économique de la Suisse, plus célèbre pour moi par ses banques que par ses universités, le 2 mai 2007 par le TGV Lyria 9281. Au moins ça c'est une certitude qu'on ne peut pas remettre en cause! C'est toujours bon d'avoir quelques certitudes quand sa vie depuis près de deux ans n'est qu'incertitude!

Quel drôle de voyage ce fut!

Je voyais le paysage s'éloigner à 300 km/h sous une ciel bleu digne ce ceux qui accompagnaient mes rentrées des classes quand j'allais encore à l'école et au collège de mon village. Sauf qu'on était en mai et non septembre! Et en ce début de printemps, le plus beau printemps dont je me souvienne, mon esprit était plutôt prêt à partir en vacance qu'à aller travailler. Surtout que je savais d'ors et déjà que cette rentrée n'étais pas comme les autres et que ce n'était pas une cour de récréation qui m'attendais. Ni même un amphi du haut duquel on pouvait contempler nos chers professeurs en train de se ébattre, avec plus ou moins de talent, à nous expliquer leur connaissances. Non je savais où que j'allais c'était le cruel monde de la recherche et que ce que j'en avais vécu au cours de mes études n'avait pas été qu'une partie de plaisir : engueulades, petites et grandes humiliations, impression d'abandon total, stress... Mais bon j'avais survécu à tout ça avec une bonne dose de "je m'en foutisme". Par contre j'étais moins sûr sur ce coup là que mes qualités à relativiser les choses allaient suffire. Certes mon superviseur avait l'air sympa et français, l'ambiance pas trop mal, mais bon j'étais quand même à 500km de chez moi, dans un pays étranger même si ce n'étais que la Suisse, mais tout de même en Suisse alémanique et jusqu'à là je n'avais jamais eu une attirance particulière pour la langue de Goeth.

Je file donc à grande vitesse vers mon destin à la fois tragique et comique.

Enfin le train sort de la voie rapide et fini par ralentir pour s'engager sur la voie classique qui se dirige vers le Jura. Le ciel commence à s'assombrir par la présence d'un voile nuageux épais qui remontait du sud. Ce changement de rythme me fait remonter mon angoisse. Cette fois  ça y est je suis bel et bien parti. Je m'accroche à ce que je peux comme les paysages jurassiens si familiers de mon enfance ou bien les noms qui bordent la voie de chemin de fer : Frasnes, Pontarlier puis passé la frontière, Valorbe. Cette fois ci le cap est franchi je suis en "confédération Helvétique". Je commence à voir tout ce que j'ai à faire quand j'arriverai à Zurich : Aller chercher les clefs d'où je dois vivre, trouver l'appart, aller à l'école polytechnique, faire les démarches administratives. Tout cela a un avantage c'est que focaliser sur tout ce bazar ça permet d'oublier ses angoisses métaphysiques et l'on redevient très primitif à ne vivre qu'avec son instinct de survie.

Passé Neuchatel et Berne c'est vers 13h30 que je rentre en gare de Zurich HB. Cette fois ci je suis dans l'arène! L'aventure dérisoire de ma thèse va commencer...

Alors pourquoi me retrouver là? Peut-être un début de réponse la prochaine fois.

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Commentaires
M
J'attends la suite avec impatience!
Anti-thèse
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